Notre-Dame de Bohème
Une demi-colonne à section carrée en brique se terminant à hauteur d’homme par une niche au sommet en arc de plein ceintre. Une pierre de taille gravée sert de base à la niche.
N.D. DE BOHEME
P. P. N.
1857
Le long d’un chemin de remembrement dans un champ au sortir du hameau. Entourée de haies, il y a un petit banc de pierre à sa gauche.
Cette potale est située rue de Wattimez-Haut, quelques mètres après l’ancienne ligne de chemin de fer, vers la ferme du Seigneur. Cette potale est signalée dans divers actes de notaire du XVIIe siècle. On signale assez fréquemment Notre–Dame, ou la Campagne, ou simplement le Champ de Bohème. Toutes les anciennes cartes du pays semblent donner à l’exact emplacement de la potale l’importance d’un repère militaire. L’ensemble des documents est suffisant pour établir que vers 1650, la dite potale invitait déjà les passants à une courte halte.
Quant à la raison même de l'invocation à Notre-Dame de Bohême, une région quand même bien fort éloignée de notre village, on y voit là une forme de remerciement due à un ancien mercenaire des légions wallonnes du général Belge Jean t'Serclaes de Tilly. En effet, c'est en 1620 que ce grand stratège wallon, chef de l'armée impériale catholique, se lance à la conquête de la Bohême, dans le cadre de la Guerre de Trente Ans qui opposa la Ligue des princes catholiques et à l'Union des princes protestants.
Dégradations et reconstructions se succéderont pendant de longues années. La dernière restauration date de 1857, il y a donc plus de 150 ans ! Elle fut de loin la plus solide, la plus artistique aussi : une lourde stèle surmontée d’une niche fort gracieuse taillée dans la pierre d’Arquenne. On négligea malheureusement de veiller à la solidité de la base.
Malgré tout, la stèle se dégrada d’année en année, il ne resta bientôt plus qu’un amas de pierre. Des habitants du hameau voisin de Wattimez s’émurent de l’état de l’oratoire. Mais rien ne fut entreprit avant l’année 1990 où un certain Jean-Pierre Hasevoets entrepris, avec quelques amis, de reconstruire complétement et plus solidement l’oratoire.
Sur une large dalle en béton, offrant une bien meilleure assise, servit de base à un nouvel édifice construit avec des briques de récupérations, qui donnent un cachet ancien à l’ensemble. La dédicace de 1857 fut conservée et intégrée à l’ensemble.
Source : Le Journal de Resve n°20 et 49, revue du cercle Rodava, par Willy Schommer