Notre-Dame de la Salette

Une statuette en métal de Notre-Dame de la Salette y est conservée. Le message, comme à Lourdes et à Fatima, est un appel à la prière et à la conversion.

Sur cette statue, Notre-Dame tient dans ses mains un crucifix qui repose sur sa poitrine et qui comporte des tenailles et un marteau pour mieux rappeler la douloureuse Passion de son divin Fils, notre Sauveur, dont les pieds et les mains ont été percés par des clous, non pas tant par les bourreaux présents au calvaire mais par les péchés des hommes. Ces clous, avec la lance, ont transpercé le coeur de Marie, selon la prophétie du Vieillard Siméon. 

Selon la dédicace, cette potale aurrait été érigée en 1867 par la veuve de François Bouqiaux, Marie Catherine Brigode.

François Joseph Bouqiaux, un journalier habitant Wattimez, est décédé le 13 juillet 1835. Il est né à Rêves le 6 janvier 1782. Il épouse le 11 février 1819 Marie Catherine Brigode, une jeune Rêvoise née le 20 février 1791, sans profession comme c'est souvent le cas des femmes à l'époque. Ce mariage fut aussi l'occasion pour le jeune mari de reconnaitre deux enfants qu'ils avaient déjà eu ensemble avant d'être mariés : Anne Marie Brigode, née le 15 avril 1811 (décédée le 13/10/1868) et de Pierre Joseph Brigode né le 25 mars 1817 (décédé le 3/7/1873).

N'oublions pas qu'à cette époque, pas encore si lointaine, si avoir des enfants hors mariage n'était pas encore si rare, seul un mariage avec le père (ou un individu présenté comme tel à l'état civil) permettait de les reconnaitre. Les actes de naissances des enfants né hors mariage ne faisaient pas - la plupart du temps -  mention de l'identité du père. La sage-femme ayant procédé à la naissance, un parent - souvent le père - de la jeune mère si celle-ci était toujours mineure voir un voisin se déplaçait alors à la maison communale pour faire la déclaration de naissance. Le nom de famille attribué à l'enfant étant alors toujours le nom de famille de la mère. Seul la reconnaissance via un mariage lui permettait de recevoir le nom de famille de son père.

Après leur mariage, ils eurent encore 7 enfants:

1. Clémentine Lucie (17/3/1819 - 24/2/1901)
2. Marie Thérèse (7/9/1821 - ?)
3. Marie Josèphe  (8/2/1823 - 8/2/1867)
4. Jean Joseph (10/4/1825 - 9/10/1892)
5. Jean Baptiste (18/9/1827 - 18/10/1902)
6. Marie Françoise (18/10/1830 - 4/8/1885)
7. François Joseph (24/11/1832 - 30/3/1909)

Marie Catherine Brigode décède le 4 mai 1860, à Rêves.

Le décès de Marie Catherine étant antérieur à la date gravée sur la borne-potale laisse à penser que celle-ci, si elle fut bien érigée par elle, a du l'être avant son décès. Si cette borne-potale fut bien érigée par Marie Catherine en souvenir de son défunt mari, il est logique de penser que l'érection se passa dans les mois qui suivirent le décès de celui-ci. Certainement avant l'année de décès de celle-ci. On peut dès lors supposer que la date de 1867 voir l'ensemble de la dédicace elle-même fut ajoutée lors d'une réfection / restauration qui eu lieu cette année.

(source: document d'état civil numérisé - voir l'outil de recherche des Archives Royales de Belgique)