Rêvois morts durant la guerre 14-18
Depuis le premier contact avec la machine de guerre teutonne au mois d’août 1914 à l’horreur des tranchées de l’Yser, en passant par les batailles des forts (Liège, Anvers, Namur, …), le sol belge se couvre du sang de nos militaires. Pas plus ni moins qu’une autre commune de Belgique, Rêves paiera son tribut en matière de décès. Sur le moment aux morts, sis à côté de l’église, est gravé le nom de huit rêvois morts pour la patrie.
Nés à Rêves ou simplement domiciliés dans notre village lors de leur incorporation sous les drapeaux, c’étaient tous de jeunes hommes qui seront emportés dans la fleur de l’âge. Ils laissent des veuves derrières eux. Parfois des enfants, et toujours des parents qui une fois la guerre finie feront tout pour rapatrier leur corps ou obtenir une pension de guerre bien méritée.
Voici quelques informations biographiques de chacun de nos héros. En général, on constate qu’ils ont entre 21 et 28 ans. Tous sont entrés à l’armée comme miliciens et, à part François Letroye qui est sous-officier, ils sont simples soldats. Notons que leur affectation mentionnée ci-dessous est celle au jour de leur mort, pas forcément celle lorsqu’ils rejoignent l’armée. En effet, une fois au front, les mutations étaient courantes, en fonction des besoins et de l’état des effectifs de certains régiments.
Pour comprendre ce très grand nombre de miliciens dans l’armée en août 1914, il faut préciser que la mobilisation entraîne le rappel sous les drapeaux de quatorze classes de milice (1899 à 1912 inclue). Soit environ 117.000 hommes. A cette date, la classe de milice de 1913 accomplit son service et est donc déjà sous les armes.
Les classes de milice plus âgées (1899 à 1905 inclue), à peu près 88.000 hommes, composent les troupes de forteresse et sont déployées dans les positions fortifiées (Liège, Namur et Anvers).
Donc l’année donnée ci-dessous est l’année de milice, année au cours de laquelle la personne en question remplit ses obligations militaires. Il ne faut pas comprendre que quelqu’un qui rejoint l’armée comme milicien en 1908 y est resté jusqu’en août 1914. Il fit son service d’un an et quelques mois, retourna à la vie civile puis fut rappelé sous les drapeaux lors de la mobilisation.
Cotils, Julien
- Né le 18 février 1886 à Rêves. Sa mère est Vulya Letroye, garde-barrière à la gare de Commune (Bois-de-Nivelles) sur la ligne 131.
- Marié à Juliette Loisiaux
- Entré en 1906 à l’armée en tant que milicien (soldat de 2e classe). Rejoint le 2e régiment carabinier.
- Décèdera le 5 octobre 1914 lors de combats aux environs des villes de Lint et de Lier (Province d’Anvers).
- Il est enterré dans le cimetière militaire de Lier (Mechelsesteeweg).
- Après la guerre, sa veuve est domiciliée à Rêves et c’est depuis cette commune qu’elle demande, en 1921, son transfert dans le cimetière de Rêves. Mais au cours d’une exhumation pratiquée en 1923, c’est sa mère, Vulya, qui identifie positivement le corps de son fils.
- Entre-temps, sa veuve fait savoir à l’armée qu’elle ne souhaite plus le transfert du corps de son époux à Rêves. Bien que sa mère le souhaite encore, c’est l’avis de la veuve qui est pris en compte par l’état et Julien reste inhumé dans le cimetière militaire de Lier.
- Matricule : 132/3451 / (53568 )
Dubois, Maurice
- Né le 23 juin 1892 à Rêves, où il reste domicilié.
- Entré en 1912 à l’armée en tant que milicien. Rejoint le 21e régiment de ligne. Il y est caporal.
- Il décède le 8 janvier 1917 à l’hôpital de campagne d’Hoogstade des suites de ses blessures causées par des éclats d’obus.
- Il est enterré au cimetière communal de Rêves, dans le carré d’honneur.
- Matricule : 121/2511 / (58325)
Germeaux, Fortuné
- Né le 27 avril 1893 à Rêves, où il est domicilié.
- Il rejoint l’armée en 1913, comme milicien. Il fait partie du 7e régiment de ligne.
- Il décède le 22 octobre 1915 à Soltau (une prison pour militaires en Allemagne).
- Il est enterré au cimetière militaire de Leopoldsburg (Koning Leopold II laan), tombe L.658.
- Matricule : 107/59505
Gilot, Anselme
- Né le 24 mars 1893 à Rêves, où il est domicilié. Son père est sabotier à Rêves.
- Milicien en 1913.
- Il fait partie du 7e régiment de ligne en tant que soldat de 2e classe.
- Il est porté disparu le 4 novembre 1914 (21 ans) après des combats aux alentours de Lombardsijde.
- Matricule : 107/59509
Lefebvre, Georges
- Lefebre selon la liste gravée sur le monument aux morts de Rêves.
- Lefebvre selon son dossier militaire.
- Il est né 7 avril 1890 à Rêves, où il est domicilié.
- Milicien en 1910.
- Il est soldat de 2e classe dans le 9e régiment de ligne en 1914.
- Il décède le 6 août 1914 (24 ans) près d’Ougrée (Bois-Saint-Jean).
- Il est enterré dans la fosse commune du cimetière militaire d’Ougrée. Son nom est repris sur la plaque n°1 apposée sur un monument dans ce cimetière.
- Matricule : 107/59509
Letroye, François
- Né le 28 juillet 1890 à Deftinge (près de Grammont). Domicilié à Rêves lorsque la Grande Guerre commence.
- Milicien en 1910.
- Lors de son décès, il a le grade de Brigadier (sous-officier) dans le 15e régiment d’artillerie.
- Il décède le 18 septembre 1918 (28 ans) à l’hôpital de campagne de Cabour, près d’Adinkerke – La Panne des suites d’un grippe compliquée d’une pneumonie.
- Il est enterré à Rêves, dans le carré d’honneur, directement en face et légèrement à droite des grilles de l’entrée.
- Matricule : 165/1252 / (590)
Vanbeneden, Fernand
- Né le 23 mai 1889 à Liberchies. Il est domicilié à Rêves lorsque commence le premier conflit mondial.
- Milicien en 1909.
- Intégré au 7e régiment de ligne pendant la guerre. Il y est soldat de 2e classe.
- Il décède le 29 septembre 1914 (25 ans) à Onze-Lieve-Vrouw-Waver (Wavre-Notre-Dame, près de Malines).
- Sa tombe est d’abord identifiée dans un cimetière près de Onze-Lieve-Vrouw-Waver, mais après confrontation des matricules, il s’agissait d’un autre soldat. Son lieu d’inhumation est donc inconnu.
- Matricule : 107/55711
Vanwilderode, Emile
- Né le 11 février 1887 à Rêves, où il est domicilié. Il y est forgeron.
- Milicien en 1907.
- Il est soldat de 2e classe au sein du 1er régiment de ligne.
- Tout comme Julien Cotils, il est porté disparu le 5 octobre 1914 (27 ans) après la bataille autour des villes de Lint et Lier (Province d’Anvers).
- Matricule : 101/55561
Anciens combattants ayant survécus à la Grande Guerre
Arpigny, Achille Basselaire, Alexis Binet, Osvald Bisaux, Jean-Baptiste Bouquiaux, Pierre Cormanne, Camille Degreve, Joseph Delcampe, Jean-Baptiste Delgeniesse, Emile Deryck, Paul Detandt, Louis Dubois, Antoine Dusepulchre, Valmy Frocheur, Abel Gerard, Joseph Germeaux, Louis Germain, Jules Gillain, Jules Hagon, Alphonse Hance, Fernand | Hanon, Léon Lacroix, Sylvain Larciel, Léon Legrand, Louis Lermigniaux, Victor Leton, Joseph Mahaux, Olivier Michaux, Camille Michaux, Charlot Michaux, François Michaux, Oscar Miesse, Auguste Papegnie, Hector Parée, Léon Stassin, Célestin Vandenbulcke, Adrien Verly, Henri Verset, Maurice Warny, Aurèle Winkel, Raoul |
Vandenbulcke, Adrien
Il survit à la Grande Guerre mais décédera une dizaine d’années après l’Armistice. Qu’à cela ne tienne, il sera quand même enterré dans le carré d’honneur du cimetière de Rêves, aux côtés des deux Rêvois morts pendant la guerre (Letroye et Dubois).
- Né à Frasnes-Lez-Gosselies le 3 juin 1888.
- Il est époux de Valentine Malfaire.
- Il décède le 29 juillet 1929 à Charleroi.
Hagon, Alphonse
Un autre survivant combattant de 14-18 qui est également enterré dans le cimetière communal de Rêves. Il n’est pas dans le carré d’honneur mais dans un caveau à perpétuité quelques rangées plus loin.
- Né en 1879
- Il est l’époux de Marie Botte (1882—1958)
- Décédé en 1956
Version PDF que nous avons réalisée avec ces données pour la cérémonie du souvenir célébrant les 100 ans de la fin de la Première Guerre Mondiale : brochure_hommage_sequence.pdf